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Vivre (au mieux) avec une douleur chronique (qui essaie de me gâcher la vie)
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3 février 2016

L'instruction en famille

 Je fais un article expliquant un peu notre parcours au pirate et à moi, concernant son instruction à la maison par mes soins; car j'ai beaucoup de demandes de renseignements et ce sera plus    simple pour moi de tout réunir sur une seule rubrique. 

 

 Alors déjà, il faut savoir que ce n'est pas une lubie que nous avons eue, Mister et moi, un matin se levant. 

      

    Que même si nous n'étions pas vraiment d'accord avec le système scolaire actuel, l'idée de ne pas scolariser l'un de nos enfants ne nous a pas effleurée l'esprit, avant que, eh bien avant que le    pirate ne soit en âge d'aller à l'école. 

      

    Sauf que parfois il arrive que certains n'entrent pas dans le moule où tout le monde pense pareil et tout le monde réagit pareil au même moment; et notre fils est de ceux là. 

      

    Il est diagnostiqué précoce, et jugé donc très intelligent, et surtout, surtout raisonne differemment. Ca ne veut pas dire qu'il comprend tout plus vite que tout le monde, qu'il est au dessus du    lot pour tout, à tous les sujets, pas du tout, c'est que son sytème de réflexion n'est pas le même que la majorité. Il a sa propre logique.   (pour vous donner un exemple, il ne voit pas    l'interêt d'apprendre à poser des additions, soustractions et autres opérations, vu qu'en un seul coup d'oeil, il connait le résultat; il est, par exemple, incapable de compter sur ses    doigts, il ne sait pas le faire, il se trompe systématiquement, alors que sans ça, il trouve toujours le bon résultat.) 

      

    Il était vite certain donc, que l'école ne lui conviendrait pas. 

      

    Nous avons quand même tenté le coup, parce qu'après tout, il y a quand même des possibilités d'adaption pour les enfants "différents". Mais non ça n'a pas collé. 

      

    Il ne travaillait pas, faisait le minimum de ce qu'on lui demandait en 5 secondes chronos, et ensuite passait le reste de la journée à gober les mouches. 

      

    Refusant de voir mon fils végéter, surtout vu ses capacités, j'ai commencé à réfléchir à la chose. 

      

    J'ai beaucoup hésité, pleinement consciente de ce qui allait reposer sur mes épaules, solides comme le roc certes, mais quand même..j'ai tourné dans tous les sens..je venais juste de récuperer    d'un très long arrêt maladie, j'étais prête à reprendre le boulot. Instruire mon fils voulait dire, pas de travail à temps plein et hors de la maison, et un temps fou passé à ses côtés. Sans    compter le lourd challenge dans lequel, lui et moi nous engagions. 

      

    Et puis, un matin de visite médicale, le médecin scolaire que j'ai croisée, m'a définitivement convaincue que mon fils ne trouverait jamais sa place dans ce système scolaire-là. 

      

    Il faut savoir que comme beaucoup d'enfants précoces, le pirate a un décalage entre sa motricité fine et son développement intellectuel. En gros, il a appris à compter bien plus vite qu'il n'a su    mettre son manteau. 

      

    Et en grande section, Ninou le pirate ne savait toujours pas faire ses lacets, et d'ailleurs ne le sait toujours pas aujourd'hui. 

      

    Lors de l'examen du médecin scolaire, non seulement il était terrorrisé par cette vieille chouette croisée avec une sorcière, et a totalement échoué à tous les tests de motricité fine. 

      

    Il n'a pas réussi à mettre des lunettes, alors qu'il sait mettre ses lunettes de soleil depuis des lustres. 

      

    Il n'a pas réussi à lacer des chaussures, et pour cause, il n'avait jamais appris. 

      

    Il n'a pas réussi  pleins de choses comme ça, comme remplir un verre d'eau..ça il savait le faire aussi, mais vu comment il tremblait de peur de louper, je ne vois pas comment il aurait pu y    parvenir.. 

      

    Par contre, à la demande de compter jusqu'à dix, il a compté jusqu'à cinquante. 

      

    Par contre, à la demande s'il connaissait l'alphabet, il l'a récité par coeur (vu qu'il le savait depuis l'âge deux ans) 

      

    Par contre, à la demande s'il avait déjà visité et vu des monuments et autres, il a parlé de la Joconde... 

      

    Et le médecin scolaire m'a fait rentrer, et nous a descendus tous les deux. 

      

    En disant, qu'avant de savoir parler de De Vinci, il fallait apprendre à lacer ses chaussures. Qu'il ne servait à rien de savoir compter jusqu'à cinquante, si on ne pouvait pas mettre des    lunettes ( ! ). J'en passe et des meilleures. Et tout ça devant mon fils, qui ne savait plus où se mettre, tellement il était persuadé d'être un gros naze. 

      

    J'ai regardé cette bonne femme derrière ses lunettes ratatinées, et je lui ai dit qu'en 5 minutes, elle venait de lever tous mes doutes face au fait de déscolariser mon fils ou non, que pour moi    je trouvais autrement plus important de savoir lire et compter que de mettre des lunettes de soleil...   (ceci dit, j'ai dit à mon fils de mettre les dites lunettes et il l'a fait de suite    sans broncher, hein...). 

      

    Elle m'a répondu qu'elle avait une liste de ce que les enfants devaient savoir faire en grande section, et qu'elle la suivait et c'est tout. 

      

    Donc pas de place, si le-dit enfant n'entre pas dans les cases; s'il n'est pas à jour dans le programme quoiqu'il sache faire de mieux à côté, il sera diagnostiqué en retard, donc traité comme    tel... Ca aurait été fatal pour le développement de mon fils, bonjour le légume après ça. 

      

    Je suis sortie du rendez-vous, j'ai appellé mon Mister de mari. 

      

    Mari-Mister n'est pas du tout caractériel, mais pas un instant. Et pourtant, ce jour-là Il a failli quitter son boulot pour venir en conter à cette dame-là. 

      

    Le soir avant de se coucher, mon fils me dit : 

      

-" tu sais maman, en fait je savais compter jusqu'à "tout au bout" (donc compter tout court), mais je me suis arrêté car la dame, elle m'a dit que c'était nul". 

      

    Une heure plus tard,  j'allumais mon ordi pour me renseigner sur l'instruction à domicile. 

      

    Et depuis? eh bien depuis ça roule. Il a scotché l'inspectrice d'académie lors des tests passés l'an dernier, pour voir s'il y avait bien une réelle instruction derrière, et son rapport a été    plus que positif. 

      

    Mais ça c'est une autre histoire et je mettrai la suite, à savoir comment procéder, où se renseigner, les démarches à faire et comment le pirate et moi travaillons, dans les jours à venir) . 

      

      

En apparté :

      

je voudrais ajouter que je ne parle que de ma propre expérience. Je ne tire pas à boulets rouges sur les maîtresses et autres; qui, on le sait bien, n'ont ni le temps, ni les structures pour    faire au cas par cas, je ne parle que par rapport à mon fils. Après chaque parent appréciera ce qu'il juge le mieux pour son enfant.

      

Je dirais aussi que oui ça va bien, déscolarisation ne veut pas dire désociabilisation, qu'il a des amis, voit beaucoup de monde, rencontre de nouvelles têtes très souvent, que de nombreux    enfants qui vont à l'école, ne font que ça et rien d'autre et qu'au final ils ne voient toujours  que les mêmes personnes; que de nombreux parents ne comptent que sur cette institution pour    éduquer et apprendre à leurs enfants; et que si vous suivez ce blog, vous voyez bien que ce n'est pas notre cas. Il est poli, à du savoir-vivre, bref il est tout à fait sociable et apte à    vivre en societé.

      

Tout ça pour vous dire, que je ne demande pas d'avis. Je renseigne juste des parents qui pourraient quelque que soit la raison, vouloir suivre cette voie-là.

 

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