Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivre (au mieux) avec une douleur chronique (qui essaie de me gâcher la vie)
Publicité
Archives
21 septembre 2016

Faut vraiment être tarée...ou comment j'aurais mieux fait de fermer ma bouche.

Hello par ici!

Ca fait un bail que je ne suis pas venue, c'est la rentrée -ouais bon ça commence à dater-, mais le temps mon ennemi, ne suspend pas son vol, n'est pas Lamartine qui veut.

Bref, je repasse ici, essaierais d' être plus assidue, et bla et bla. 

Niveau douleur, ça va, ça vient..L'été n'a pas été trop rude même si j'ai eu une petite période de douleur maximale. Mais le soleil, les ouacances, la mer, la rivière et les glaces ont eu raison de mes petits maux, et je n'en garde que de bons souvenirs. Bon j'ai une capacité à occulter les moments difficiles, alors en vrai, ça a dû être un poil plus difficile que ma mémoire le dit, mais après tout, c'est bien pour ça que je suis encore debout aujourd'hui. 

La semaine dernière toutefois, j'ai cru que j'allais m'arracher la jambe. Elle était devenue indépendante, vivant dans son propre monde, où on a mal toute la journée, d'une douleur à vous faire taper la tête contre les murs, ne me laissant pas de répit, ne sachant pas s' arrêter de me faire souffrir. C' est dans ces moments là où tu te dis que si on te propose une amputation à vif tout de suite là maintenant, contre promesse de ne plus dérouiller, eh bien tu signes de suite.

Les nuits ont été terribles; une impression de fer rouge agrafé à mon nerf sciatique, une idée de jambe de bois qui brûle, des nuits sans sommeil, à hésiter à prendre encore un analgésique sans risquer l'overdose. Mon petit appareil élétrique, équipé de plusieurs éléctrodes que je pose sur le parcours douloureux - neurostimulateur de son nom- m' a bien aidé, au moins à me reposer quelques heures par ici ou là. Dommage qu'il ait ses limites.

Bref, j'ai serré les mors, j'ai tenu bon, et aujourd'hui ça va mieux. La vie reprend son cours habituel, école, boulot, Monstros, amoureux, dos cassé mais je fais avec.

Et pendant ce temps, cet été il s'est passé quoi?

Eh bien, vous ne le savez certainement pas mais,  le pirate et moi sommes férus de grottes en tout genre, et ne manquons pas une occasion d'aller admirer les merveilles souterraines que la nature peut mettre à notre disposition. 

C'est sur la grotte de la Cocalière que nous avons jeté notre dévolu en ce mois de Juillet; et nous voici partis quelque part en Cévennes à l'assaut de stalagmites et tites. 

Arrivés sur les lieux, premiere fausse surprise : c'est la foule.

Visiblement, tout le monde a choisi d'aller jouer à la taupe aujourd'hui. Forcément, il ne fait pas très beau - arnaque majeure d'un jour d'été dans le Sud - alors il faut bien trouver à s'occuper. 

Le Sud c'est bien. Il fait beau, il fait chaud, ça sent bon dans mon corps. Sauf que quand, comme ce jour là, le soleil est parti regarder sous les jupes de Dame Lune, eh bien tous les touristes qui viennent fouler le sable chaud, se ruent dans les grottes. Car quitte à se peler en haut, autant se peler en bas. (non pas ce haut là, ni ce bas, vicelards).

Bref, Le Pirate et moi arrivons tard, et ne trouvons de la place qu'une heure après. Nous en prenons bon parti, le site est joli, les glaces sont hors de prix, et les enfants sont mal élevés, la routine quoi. 

Très rapidement une petite fille attire notre attention. Toute minus, toute mimi. Lunettes roses sur le nez, gilet violet, et pantalon vert - colorblock à fond du haut de ses 4 ans, dirais-je. 

Petite Fille est mignonne comme une rose éclaboussée de rosée, oui.

Mais de l'extérieur uniquement.

Parce que dans son moi intérieur, Petite Fille est une vraie diablesse. Elle crie, râle après sa mère, se roule par terre, veut une glace, puis pas celle là, et veut le bâton de nougat de son frère, qui lui, reste stoïque devant cette minie tornade fort mal-élevée.

Le Pirate me chuchote à l'oreille qu'il espère que cette gamine ne sera pas dans notre groupe, parce que, bonjour la galère pour suivre les pas et les mots du guide avec ce boucan d'enfer. (Spéciale dédicace à Renaud).

L'heure fatidique arrive; et vous l'avez deviné, nos pires craintes se sont confirmées, les groupes se sont succédés et Petite Fille est restée à nos côtés, toujours hurlante, roulante et saoûlante. Bon on avait déjà évité le guide ringard super relou, qui fait des blagues à la con à chaque fin de phrase, on ne peut pas tout avoir. 

Notre meneur nous appelle, et pendant quelques secondes, je suis tentée d' intimer l'ordre à mon fils de s'enfuir à toutes jambes de l'autre côté; histoire de rentrer chez nous, où les décibels sont calmes et reposants.

On n'a pas couru, non. On a descendu gentiment toutes les marches; bons petits soldats, dans le calme qui caractérise mon fils,  

Petite fille sur nos pas qui ne veut pas marcher et fait un scandale pour que Monsieur Papa la porte. Ce qu'il s'empresse de faire, bien sûr. De si beaux petits pieds ne peuvent, que dis-je, ne doivent pas toucher un sol aussi barbare.

Gueuse de mon état, je ne peux pas comprendre. 

La visite commence, le guide n'est pas pressé, ne me semble pas passionné. Peut-être est il saoulé par tous ces gens, accompagnés de Petites Filles - ou non. On peut le comprendre tout de même, le pauvre. 

Il nous emmène de salles en salles, essayant d' homogéniser le groupe plutôt amorphe qui ne réagit qu' aux sons suraîgus qui sortent sans cesse de la boite à chicos de Petite Fille.

Notre meneur de troupeau parle, parle,  et même en m'approchant au max (il a dû croire que je voulais lui rouler une pelle à force), je n'entends rien, demande à répéter deux fois, et abandonne car il semblerait que Petite Fille choisisse les moments où je pose ma question pour ouvrir sa bouche de morveuse. 

-" Alors vous voyez là, on peut voir un début de stalagm....

- OUUUINNN, JE VEUX TOUCHER CE CAILLOU !!

-  ....mite qui date d'environ cent ans; dans plusieurs milliers d'années, et ce n'est rien à l'échelle souterraine...

-OUUUINNN, T'ES PAS GENTIL, JE VEUX MONTER!!

-... (j'ai pas compris la suite) ...admirez la bille naturelle formée par la sécré....

-OUUUUIIIINNN !!!!!

Et la visite se poursuit, atroce pour nos oreilles, abominable pour notre santé mentale. Je motive le pirate qui frôle le burn-out de la grotte et c'est vaillamment que nous continuons aux sons électros de lunettes roses-gilet violet- pantalon vert; qui en plus de nous saccager les oreilles, va nous filer une crise d' épilepsie à s'agiter partout avec de telles couleurs sur elle.

Petite Fille est déchaînée. Infernale et intenable. Elle jette des bouts de plastique, arrachés de son gilet, partout ; devant l'oeil torve de sa mère, qui ne semble pas voir le mal à polluer un endroit qui n'a jamais vu le jour, où la pierre est saine et où vivent de micro-organismes.

Le guide intervient poliment, pas assez fermement à mon goût, mais c'est déjà ça. Ce qui a pour effet de déclencher une nouvelle crise. C'est comme s'il lui avait envoyé une décharge, et Petite Fille se remet à hurler, à taper ses parents, et à pourrir son gilet en se roulant par terre sur le sol ma foi, plein de terre, et pour cause.

Son père intervient, la fait grimper sur son dos. D' un coup de main elle fait tomber ses lunettes, pleure parce qu'elle veut descendre les ramasser, rit quand il la laisse faire, et continue à nous gâcher la visite. 

Ca a dûré longtemps. Une heure sur Terre. Une éternité en Enfer. 

C'est soulagés que le Pirate et moi avons regagné la surface, pressés de s'éloigner de cette enfant sortie des limbes, fille de Satan à n'en pas douter.

Sur le chemin du retour, avant d'aller au petit train qui va nous ramener vers nos voitures salvatrices, je me retrouve aux côtés de la maman de Petite Fille. Damned, je cherche une issue, mais il semble que tout le monde n'avait qu'une hâte : regagner la sortie.; nous nous sommes retrouvés coincés. 

Devant des dizaines de paires d' yeux, la maman essaie de se donner une contenance et sermonne sa gamine : 

- " Dis donc tu n'as pas été très sage, hein, tu as empêché tout le monde de profiter de la visite. "

Elle se tourne vers moi, et me prend  à partie :

-" On va demander à la dame; hein madame elle n'a pas été sage ma petite Julia?" 

L'occasion étant trop belle, je ne me gêne pas pour confirmer qu'effectivement, elle n'a pas été gentille, et que peut-être que cet endroit n'était pas approprié pour elle, en fait.

Je vous jure, messieurs les jurés,  que je l'ai dit le plus gentiment possible, que ça partait d'une bonne intention pour lui dire que tant que sa gamine ne sait pas se tenir, il est peut-être bon pour elle - et pour tous - de ne pas faire ce genre de sortie.  

La maman s'arrête net, me toise et me postillonne dessus :

-" OUAIS BEN C'EST UNE ENFANT !! SI VOUS N' AIMEZ PAS LES ENFANTS, VOUS N' AVEZ QU' A RESTER CHEZ VOUS ! NON MAIS JE RÊVE !! "

Ah ok.

Je comprends mieux pourquoi Petite Fille est devenue Petit monstre. 

Photo : tentative de câlin sauvage dans les rues de Bellarie-Iega en Italie.

009

 PS : Trop c'était trop. Je l'ai renvoyée dans ses cordes d'impolitesse, vite fait, bien fait. Parce que bon si la bienséance m'empêche de massacrer la gamine, rien n'aurait pu protéger la maman d'un headshot si elle avait continué à m'alpaguer, comme une furie. Il n'y aurait pas eu mon fils, je crois que je lui aurais sauté dessus. Je ne suis pas méchante, pas violente, mais faut pas déconner, merde.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité