Faut vraiment vivre avec la douleur...ou comment ne pas avoir le choix
Il est temps de faire les présentations. J'ai déjà un blog, qui petit à petit, est devenu uniquement un blog voyages. Vu que j'aime écrire, m'épancher (mais pas trop, je ne suis pas du genre chouineuse), j'ai décidé de sortir ce blog de mon clavier.
Il sera simple, il sera joyeux, il sera souriant.
Mais pas que.
Pas que, parce que plus bas, encore plus bas que là, non vous n'y êtes pas, tout en bas de mon dos, il se passe des choses pas cools.
En 2007, je me suis réveillée avec un mal de dos; douleur vive, mais supportable, donc je ne me suis pas affolée, j'ai attendu que ça passe. Sauf que ce n'est pas passé. Et un matin, deux semaines après environ, je me suis retrouvée coincée, et physiquement et de douleur.
Un médecin plus tard, des analgésiques dans la poche, j'ai fait une irm, qui a montré une énorme hernie discale au niveau L5S1, pour ceux à qui ça parle.
A l'époque, et encore aujourd'hui, on n'opère plus directement, on attend pour voir si la hernie se résorbe d'elle-même, ce qui arrive très souvent en 3 à 6 mois. Donc toujours avec des anti-aïe-aïe, j'ai attendu.
Honnêtement, je ne sais pas si j'ai fait attention ou pas. Me connaissant, certainement que non. Alors un an après, j'ai dû me faire opérer. J' ingurgitais 8 à 10 xprims par jour, analgésique puissant à effet ponctuel; ce n'était donc plus possible.
Une opération plus tard, me voici sur pieds.
J'ai eu beaucoup moins mal, vraiment beaucoup moins. Le neurochirurgien m'a dit que c'était normal que ça n'e soit pas passé complètement car le nerf, torturé pendant un an, a de la mémoire, et du coup se souvenait -le sagouin- qu'il avait souffert longtemps.
Bref, un an de répit où j'étais descendu à 3 cachets par jour, donc la fiesta banana!
Et puis...
Et puis, rien ne va plus avec Mister (mon ex-mari). Je décide de partir en vacances seule avec nos Monstros, mais sans changer les plans initiaux. Et nous voilà on the road pour un périple de près de 3000 kilomètres en tout : Auvergne- Bilbao (Espagne)- Porto (Portugal)- Madrid (Espagne)- Barcelone (Espagne) et retour casba en Auvergne. Tout ça sur 4 semaines, et sans compter les déplacements sur les lieux dits.
Ben ouais, aller à Porto sans aller voir la vallée du Douro? absurde!
Visiter Madrid sans aller à Tolèdo? Ridicule!
On a donc beaucoup roulé, à un chauffeur, moi donc. Sans compter, les locations d'appartements perchés à tant d'étage, sans ascenseur, où il faut monter les valises, les sacs, les Monstros...
Ces vacances étaient juste géniales. Vraiment, on en parle encore avec la gazelle et le pirate, elles font partie de nos meilleurs souvenirs.
Souvenirs, que j'ai payés cher. Très cher. Mon dos n'a pas survécu.
Depuis, je ne vis plus. Enfin si, je vis parce que je ne suis pas du genre à me rouler par terre, en "ouiouinant" ; je suis de celles qui se lèvent et marchent, qui rient et sourient, qui profitent encore et encore.
Alors, oui je vis.
Mais j'ai mal. Je souffre quoique je fasse. Tous les jours, tout le temps. Assise sur mon canapé, debout dans une file d'attente, couchée dans mon lit (ou celui de Crunch), couchée sous et sur Crunch hihi, j'ai mal. J'ai mal en marchant, en ne faisant rien, en faisant tout.
Le nerf sciatique de ma jambe gauche est coincé à la base par des becs de perroquets provoqués par l'opération; le dernier disque de mon dos est complètement fissuré, écrasé, et ne sert plus à rien, sauf à me faire souffrir, mais ça, vous l'avez compris, n' est ce pas?
J'ai mal. J'ai mal au dos donc, en bas, tout en bas, à cause de ce disque qui ne sert à rien.
J'ai mal. j'ai mal à la jambe, très mal. Elle me fait souffrir à la base du nerf, à la fesse, au genou, et à la cheville. C'est une douleur insidieuse, qui tourne, qui se diffuse dans ma jambe, en montant et en descendant, mais sans jamais s'arrêter.
J'ai rêvé des nuits entières, où je ne pouvais pas dormir, où je ne pouvais pas me tourner, j'ai rêvé des nuits entières qu'on me l'ôtait ce nerf, que je l'arrachais moi-même, que je ne sais quoi, mais que le lendemain au réveil, c'était terminé, je n'avais plus mal.
Mais je sais que rêver ne sert à rien, alors j'ai choisi de vivre avec. Douloureusement. Difficilement. Mais je vis. Même si j'en suis parfois à me dire que si on me proposait de l'amputer, cette fichue jambe, je dirais oui sans hésiter. Je n'en aurais plus qu'une, mais je n'aurais plus mal. Plus ce mal qui me ronge, qui me rogne, qui me bouffe.
J'ai mal.
Alors par ici, j'ai décidé de parler de tout, de rien, mais aussi des mes difficultés liées à ce mal, à ces problèmes de dos.
J'espère que certains qui souffrent, -plus ou moins mais il n'y a pas de hierarchie dans la souffrance- sortiront le sourire aux lèvres de ce blog, et auront envie de vivre eux aussi.
Je sais que c'est dur, je le vis au quotidien. Mais il ne faut pas laisser tout ça gagner. Grâce aux anti-aïe-aïe, que je prends en masse, ça va de soi, j'arrive encore à marcher.
Mais j'ai mal.
J'ai eu mal quand je suis allée à Rome avec mon amoureux Crunch. Mais j'ai aussi eu mal quand je n'ai rien fait dimanche dernier. Alors mon choix est vite fait.
J'ai envie de vivre. J'ai choisi. J'assume. Mal ou pas mal.
Je mourrais en ayant mal, mais au moins j'aurais vécu.
Gardez le smile!